Lettre S
Sexisme
Le sexisme, câest le fait de discriminer quelquâun sur la base de son genre. Câest par exemple quand on prĂ©fĂšre la candidature dâun homme Ă celle dâune femme pour un emploi parce quâon pense â sans forcĂ©ment en avoir conscience – quâil va avoir plus dâautoritĂ©. Le sexisme est fondĂ© sur les stĂ©rĂ©otypes quâon a des femmes et des hommes.
Le sexisme va Ă lâencontre des femmes, et de toutes les personnes qui ne sont pas des hommes cisgenres. Les qualitĂ©s que lâon prĂȘte aux hommes, par dĂ©faut, sont toujours plus valorisantes, liĂ©es aux sphĂšres de pouvoir. En revanche, les hommes peuvent aussi souffrir des stĂ©rĂ©otypes sexistes, mĂȘme sâils ne subissent pas directement le sexisme : un homme qui a des qualitĂ©s dites « fĂ©minines » (douceur, qualitĂ©s avec les enfants, capacitĂ© Ă communiquerâŠ) sera vite mis Ă lâĂ©cart et moquĂ©. Mais si on se moque, câest parce que les qualitĂ©s que lâon attribue aux femmes sont dĂ©valorisĂ©es !
Sexualité
La sexualitĂ©, câest la façon dont on dĂ©finit le plaisir et les rapports sexuels.
Sidération
LâĂ©tat de sidĂ©ration peut se produire en cas de traumatisme. Quand il se passe quelque chose de trĂšs grave et de trĂšs soudain (violence, agression, attentatsâŠ), la personne ne peut plus parler, ni crier, ni bouger (mĂȘme si elle peut trembler). Il ne lui est pas possible dâexprimer ses Ă©motions ni dâappeler Ă lâaide. Le cerveau rĂ©agit comme ça pour se protĂ©ger de lâafflux de souffrance trop important : il essaye de rester Ă distance de tout ça. La personne qui a subi un tel Ă©tat Ă©prouve souvent beaucoup de culpabilitĂ© de nâavoir rien dit, alors quâelle nây est pour rien, câest une rĂ©action naturelle quand il se passe des choses trĂšs graves.
LâĂ©tat de sidĂ©ration peut arriver lors de violences sexuelles ou conjugales. Câest ce qui peut expliquer que des victimes soient passives, quâelles ne se dĂ©fendent pas.
Slutshaming
Le slutshaming, câest quand on culpabilise une femme pour son comportement sexuel, la façon dont elle sâhabille et/ou la façon dont elle se comporte. Câest par exemple quand on dit dâune femme que câest une « salope », une « pute », une « fille facile » ⊠sous prĂ©texte quâelle se maquille, quâelle sâhabille dâune certaine façon, quâelle couche avec « beaucoup » de personnes, etc. Une femme nâa mĂȘme pas besoin dâavoir un certain comportement sexuel pour subir le slutshaming : un soupçon, une attitude, une apparence suffisent. Ăa renvoie les femmes Ă lâidĂ©e que le sexe, câest mal, que câest quelque chose qui nâest pas pour elles ; quâune femme qui a des relations sexuelles nâest pas quelquâun de bien. Alors que quand câest un homme qui a de nombreuses partenaires, on dira que câest un « boss », un « beau gosse », un « Don Juan », etc.
On peut se poser les questions suivantes : quand quelquâun dĂ©cide dâavoir des relations sexuelles, qui ça gĂȘne ? Est-ce que la sociĂ©tĂ© doit vraiment contrĂŽler ce que font les femmes ? A qui ça profite ?
Personne nâa le droit de contrĂŽler les autres. Les femmes ont le droit de faire ce quâelles veulent, avec qui elles veulent, et en aucun cas leur attitude ne justifie le harcĂšlement ou la moquerie. Adopter ces comportements, câest accepter que la sociĂ©tĂ© ait un droit de regard sur ce que font les femmes en privĂ©. Câest infantilisant et ça va Ă lâencontre de leur libertĂ©. En plus, les femmes doivent toujours faire face Ă des injonctions contradictoires, qui font que, quoi quâelles fassent, elles seront toujours jugĂ©es. La meilleure chose Ă faire pour que ça change, câest de laisser les autres, et surtout les femmes, faire ce quâelles veulent !
Sororité
La sororitĂ© câest le soutien et la solidaritĂ© entre femmes. Comme ça, ça paraĂźt un peu simple, mais globalement câest lâidĂ©e quâil faut se soutenir et que câest trĂšs important. En tant que femmes, gĂ©nĂ©ralement on vit les mĂȘmes difficultĂ©s et on peut avoir des expĂ©riences similaires Ă cause de choses quâon vit toutes (les injonctions sur nos corps, les insultes sexistes ou le mansplaining par exemple), câest pourquoi il est essentiel de se soutenir entre nous: ça nous aide Ă construire une solidaritĂ© collective et qui nous permettra de nous Ă©manciper toutes ensemble. Câest aussi dire stop Ă la volontĂ© qui existe dans la sociĂ©tĂ© de diviser les femmes et de crĂ©er une forme de compĂ©tition entre elles. Dâautant que câest souvent parce quâon a intĂ©riorisĂ© plein de jugements sexistes. Tu sais, on a toutes critiquĂ© cette fille parce que âtâas vu comment elle sâhabille quand mĂȘme?â, lâimportant câest de sâen rendre compte, et dâĂ©viter de le reproduire. Ătre bienveillantes entre nous, ça permet de se reposer entre toutes les injonctions qui nous sont faites ailleurs. Câest pour ça que la sororitĂ© câest vraiment un outil de lutte et dâĂ©mancipation, qui promeut la solidaritĂ© et la bienveillance fĂ©minines.
Stealthing
Le stealthing est le fait pour un partenaire sexuel de retirer son prĂ©servatif pendant lâacte sexuel sans prĂ©venir lâautre partenaire, alors que le consentement avait Ă©tĂ© donnĂ© pour une relation sexuelle avec prĂ©servatif. Cette pratique, qui enfreint le consentement du ou de la partenaire, est juridiquement condamnable, et sâapparente Ă un viol. Les risques sont ceux dâune grossesse non dĂ©sirĂ©e, de la transmission du SIDA ou dâune MST ou dâune IST, et de consĂ©quences psychologiques sur la victime. Si tu en es victime, tu peux aller te faire prescrire une pilule du lendemain pour Ă©viter une grossesse non dĂ©sirĂ©e, et aller te faire dĂ©pister gratuitement : tu trouveras tous les centres ici. Les femmes de moins de 18 ans peuvent obternir la pilule du lendemain gratuitement en pharmacie. Si tu as plus de 18 ans, le prix varie entre 4 et une dizaine dâeuros. Elles peuvent Ă©galement ĂȘtre disponible gratuitement sous certaines conditions dans les Centres de planning familial. Tu trouveras les informations nĂ©cessaires sur le site du Planning Familial
Stéréotypes
Les stĂ©rĂ©otypes, ce sont les idĂ©es toutes faites quâon a sur des groupes de personnes. Ce sont des clichĂ©s, des gĂ©nĂ©ralitĂ©s, des choses quâon dit et rĂ©pĂšte sans rĂ©flĂ©chir.
Quelques exemples de stĂ©rĂ©otypes : « Les femmes conduisent mal », « Les Roms sont des voleurs », « Les noirs sont paresseux », « Les juifs sont radins », « Les hommes sont incapables de tenir un fer Ă repasser », « Les Italiens sont machos », « Les musulmans sont tous des terroristes », etc. Quand on prend le temps dây penser, on sait que ce nâest pas vrai, parce que chaque individu est diffĂ©rent, et ce nâest pas parce quâon naĂźt avec un certain sexe, une certaine ethnie ou une certaine religion que ça nous influence notre vie entiĂšre. Mais Ă force de le dire et de le rĂ©pĂ©ter, les gens finissent par le croire, et ça pousse Ă des discriminations et des violences.
Les stĂ©rĂ©otypes enferment les gens dans des rĂŽles dont ils se passeraient bien. Quand on nous rĂ©pĂšte tout le temps quâon est comme-ci ou comme ça, ou quâon est incapable de faire quelque chose on finit par le croire, et on se limite. Alors quâobjectivement, il nây a aucune raison !