Lettre R

Racisme

Le racisme, c’est le fait de discriminer, d’insulter, de dĂ©nigrer et de stigmatiser les personnes en raison de leur couleur de peau. Le racisme classe les ĂȘtres humains selon d’imaginaires « races » et dĂ©clare que certaines sont supĂ©rieures aux autres.

Parfois, on fait preuve de racisme en supposant de l’origine ou de la religion sans que ça ne soit vrai, en se fondant sur la couleur de peau, le style vestimentaire, l’accent, les pratiques culturelles, etc. On peut tenir des propos racistes (« sale noir », « sale Arabe », « sale Juif », « sale beurette »), pratiquer des actes racistes (empĂȘcher quelqu’un d’obtenir un poste parce qu’on le pense originaire d’un pays du Maghreb, ou se montrer physiquement violent·e envers un·e noir·e par exemple).

Le racisme est interdit par la loi. Selon les cas, la·le coupable de propos ou d’acte raciste peut aller en prison et payer une lourde amende. Pour en savoir plus sur les peines encourues, c’est ici. On dĂ©signe les personnes qui subissent le racisme par le terme de « personnes racisĂ©es ».

Racisme “anti-blancs”

On entend beaucoup parler de « racisme anti-blancs ». Soyons clair·e·s : le racisme anti-blancs n’existe pas, parce que les blanc·he·s ne sont pas oppressé·e·s dans la sociĂ©tĂ©. Une personne blanche ne sera jamais empĂȘchĂ©e d’avoir un poste parce qu’elle est blanche, elle ne se fera jamais arrĂȘter dans la rue sous ce prĂ©texte, on ne lui refusera jamais l’accĂšs Ă  un logement pour cela. Elle sera bien reprĂ©sentĂ©e dans les mĂ©dias, dans les institutions politiques, dans les films, les livres et les sĂ©ries. Quand on voit une personne blanche, on ne parle jamais de sa couleur de peau, alors qu’on le fait pour les personnes racisĂ©es.

On peut ĂȘtre dĂ©testĂ© ou se faire insulter parce qu’on est blanc·h·e, mais ce n’est pas du raciste. C’est dĂ©sagrĂ©able, mais une fois le moment passĂ©, les ennuis s’arrĂȘtent. Pour une personne racisĂ©e, c’est toujours et tout le temps. On peut mener le mĂȘme raisonnement pour le prĂ©tendu « sexisme anti-hommes ».

Respectable

On entend parfois dire qu’une fille est « tout Ă  fait respectable », et tout le monde semble Ă  peu prĂšs deviner ce que ça veut dire : elle est sĂ©rieuse, fidĂšle, sage, calme. Cela signifierait qu’elle impose le respect, qu’il serait outrageant de ne pas la respecter. Sauf que toutes les filles sont respectables, tous les garçons aussi, mĂȘme celles et ceux qui ne correspondent pas Ă  ce modĂšle. Tout le monde mĂ©rite le respect, pas seulement celles et ceux qui se comportent d’une certaine façon.

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DĂ©finition Ă  venir…

Rire

Rire permet beaucoup de choses : de décompresser, de dénoncer des choses, de fédérer des personnes. Mais on peut aussi se servir du rire pour blesser, pour faire mal et pour harceler.

Le tout, c’est de se demander : est-ce que je ris avec quelqu’un, ou est-ce que je ris de quelqu’un ? La premiĂšre rĂ©ponse correspond au rire qui rassemble, qui fait plaisir et qui fait du bien ; la seconde renvoie Ă  la moquerie, Ă  la volontĂ© de mettre la personne en face mal Ă  l’aise et de la blesser.

Rumeurs

Les rumeurs, c’est quand tout le monde parle sur le dos de quelqu’un, en rĂ©pĂ©tant des choses supposĂ©es sur sa vie, sa sexualitĂ©, ses pensĂ©es, ses envies.

PremiĂšre chose Ă  se demander : c’est quoi l’intĂ©rĂȘt d’une rumeur ? C’est d’avoir un truc croustillant Ă  raconter, de se faire valoir, parce qu’on est celle ou celui qui sait. Ça fait des sujets de discussion inĂ©puisables, dont on se dit qu’ils ne font – a priori – aucun mal Ă  personne quand on en parle avec ses ami·e·s. On peut rĂ©flĂ©chir aussi au fait que le principe d’une rumeur, c’est qu’on rĂ©pĂšte des choses qu’on a entendues. On Ă©tait pas lĂ , on ne sait pas, mais tout le monde le dit et dĂ©forme les choses, petit Ă  petit. Et ça prend des proportions Ă©normes.

Pour les gens sur qui on parle, les consĂ©quences des rumeurs sont souvent trĂšs violentes. Ce n’est pas trĂšs agrĂ©able quand tout le monde parle de choses intimes qui nous concernent. Surtout que tout le monde juge et condamne trĂšs rapidement. Les rumeurs peuvent concerner n’importe qui. Pour Ă©viter que ça ne t’arrive, tu peux essayer dĂšs maintenant de ne pas rĂ©pĂ©ter celles que tu entends ! Voir aussi: rĂ©putation

RĂšgles

Pendant le cycle menstruel, l’utĂ©rus se tapisse d’une membrane (l’endomĂštre) riche en vaisseaux sanguins qui se prĂ©pare Ă  recevoir un embryon si l’ovule est fĂ©condĂ©. Si l’ovule ne l’est pas, le corps Ă©vacue l’endomĂštre : ce sont les rĂšgles.

Les rĂšgles ne sont absolument pas sales, ni dĂ©goĂ»tantes : c’est parfaitement naturel, ça arrive Ă  la moitiĂ© de la population trĂšs rĂ©guliĂšrement. Chaque personne rĂ©agit diffĂ©remment pendant ses rĂšgles : certaines vont ĂȘtre de mauvaise humeur, d’autres vont avoir mal ; certaines auront une libido trĂšs Ă©levĂ©e, d’autres ne ressentiront rien de spĂ©cial. Le fait de dire Ă  une personne qu’elle est de mauvaise humeur « parce qu’elle a ses rĂšgles » n’est pas du tout pertinent. En plus, cette remarque joue sur le tabou des rĂšgles : les personnes sont renvoyĂ©es Ă  cet impĂ©ratif biologique que la plupart des gens trouvent honteux et sale, pour qu’elles se taisent. C’est une stratĂ©gie pour rĂ©duire au silence toutes les personnes qui sont concernĂ©es par les rĂšgles, et plus gĂ©nĂ©ralement, toutes les femmes.

RĂ©putation

Exemples de rĂ©putation : « fille facile », « pute »,« tapette ». C’est quand on colle une Ă©tiquette Ă  quelqu’un et que tout le monde se met Ă  croire qu’il.elle est vraiment comme ça. Les rĂ©putations sont souvent pires pour les filles : elles arrivent plus vite, et c’est beaucoup plus difficile de s’en dĂ©barrasser. Elles sont fondĂ©es sur des rumeurs, ce qui n’est pas la rĂ©alitĂ©.

Quand on a une rĂ©putation, on se sent triste, rejeté·e, dĂ©valorisé·e ; on se fait insulter, les ami·e·s s’en vont
 Ça n’a rien d’agrĂ©able. Les rĂ©putations sont fondĂ©es sur le fait que les gens Ă©mettent des jugements sur les comportements des autres. Mais en quoi ça nous gĂȘne si une fille parle avec des garçons « trop » souvent ? Si une fille porte une jupe courte ? A qui ça fait du mal ? La rĂ©ponse honnĂȘte, c’est qu’elle fait ce qu’elle veut. Elle en a le droit. En revanche, personne n’a le droit de la harceler.

RĂ©silience

La rĂ©silience est un phĂ©nomĂšne psychologique qui dĂ©signe la capacitĂ© pour un individu de surmonter et de se reconstruire aprĂšs un traumatisme (abandon, deuil, violence sexuelle
). Il s’agit donc de la capacitĂ© Ă  surmonter le traumatisme et Ă  se sentir mieux aprĂšs ce dernier, et cela peut passer par diffĂ©rentes maniĂšres : thĂ©rapie, mĂ©thodes pour revaloriser ses qualitĂ©s personnelles etc. Cela n’arrive pas du jour au lendemain, ce n’est pas linĂ©aire. Chacun·e Ă  son cheminement qui fait passer par de nombreux sentiments, parfois positifs et parfois dĂ©courageants. MĂȘme si elle est toujours profondĂ©ment intime, elle n’a pas besoin d’ĂȘtre faite seul·e et s’entourer de personnes qui nous soutiennent est d’une aide immense pour avancer vers la rĂ©silience.

Voir aussi : MĂ©moire traumatique, empowerment