Lettre M

Machisme

Le machisme, c’est quand des hommes croient qu’ils sont supĂ©rieurs aux femmes et qu’ils doivent les rabaisser pour qu’elles « restent Ă  leur place ».

Voir aussi : domination (masculine).

Mansplaining

La “mansplaining”, ou “mecsplication” en français est une notion rĂ©cente qui renvoie Ă  un phĂ©nomĂšne pourtant bien ancien et trĂšs rĂ©pandu : lorsqu’un homme explique, de façon condescendante (en se sentant supĂ©rieur) Ă  une femme quelque chose qu’elle sait dĂ©jĂ , ou qu’elle connaĂźt mĂȘme mieux que lui !

Par exemple quand tu lĂšves la main en classe pour dire quelque chose et qu’un garçon juste aprĂšs toi va te reprendre en t’expliquant ce que tu as dit alors que tu avais totalement juste, et que mĂȘme tu l’avais mieux expliquĂ© que lui ! Imaginons aussi des femmes discutant entre elles d’un problĂšme commun, un homme pourrait Ă  son tour prendre la parole pour leur expliquer qu’elles ne devraient pas s’y prendre comme ça ou qu’elles ne devraient pas ressentir ça. C’est trĂšs frustrant gĂ©nĂ©ralement ! Cela fait partie des mĂ©canismes de domination sexiste, et ça vise Ă  te faire perdre confiance en toi, alors que tu as tout Ă  fait le droit de t’exprimer et d’avoir raison ! Une idĂ©e ou une opinion n’a pas plus de valeur si elle est dite par un garçon !

Si cela t’arrive, ou arrive Ă  une de tes copines, n’hĂ©site pas Ă  le faire remarquer et Ă  soutenir tes amies lorsqu’elles le vivent ! Et surtout, garde confiance, ta parole est tout aussi lĂ©gitime que celle des garçons !

Maquillage

Le maquillage, c’est comme la jupe. On a le droit de se maquiller ou pas, qu’on soit une femme ou un homme. C’est quelque chose de ludique et d’amusant, qui ne fait de mal Ă  personne. Une fille trĂšs maquillĂ©e n’est pas une « pute », une fille peu maquillĂ©e n’est pas une « prude ». On fait comme on veut, comme on le sent, comme on a le temps.

Mariage forcé

Le mariage forcĂ©, c’est quand on est marié·e par des personnes qui dĂ©cident pour nous. Ce sont souvent les parents qui font ce choix pour leurs enfants.

Le mariage forcĂ© est interdit en France et dans plusieurs pays du monde. En France, on a pas le droit de se marier avant 18 ans (sauf avec l’accord des deux parents et du Procureur de la RĂ©publique) et on ne peut pas se marier sans ĂȘtre d’accord. Mais il arrive que le mariage forcĂ© ait lieu dans un autre pays. Comme l’un·e des Ă©poux·ses n’est pas d’accord pour ĂȘtre marié·e avec l’autre personne (la plupart du temps, ce sont les femmes qui sont mariĂ©es de force), les violences sexuelles, physiques, psychologiques et Ă©conomiques risquent encore plus d’arriver.

Si tu penses que tes parents ont des projets de mariage pour toi et que tu n’es pas d’accord, tu peux contacter l’association Voix de femmes au 01 30 31 05 05.

Masturbation

La masturbation est l’acte de se donner du plaisir sexuel Ă  soi-mĂȘme. On parle beaucoup de masturbation masculine et peu de masturbation fĂ©minine. Pourtant les filles aussi se font plaisir en solitaire et elles ont mille et une maniĂšres de le faire.

Cette pratique varie selon chaque femme. Elle peut se pratiquer manuellement ou avec des accessoires (sextoys, etc). Certaines ont commencĂ© trĂšs tĂŽt, d’autres plus tard, certaines se masturbent plusieurs fois par jour et d’autres que trĂšs rarement. Certaines ne se masturbent pas et ce n’est pas un problĂšme, c’est leur choix ! Il s’agit d’une pratique saine et tout Ă  fait normale, personne ne devrait culpabiliser, il s’agit seulement de se faire du bien et de connaĂźtre son corps.

On vit dans une société qui cherche à contrÎler les femmes et principalement leur corps. La masturbation est longtemps restée un tabou pour les femmes et certaines peuvent encore ressentir de la honte et ne pas oser essayer ou en parler.

Au fond, se masturber est juste une des façons d’apprivoiser son corps et son dĂ©sir, et de s’épanouir sexuellement. Et bonne nouvelle, doucement, les moeurs changent et des outils fleurissent sur le web pour apprendre cette joyeuse activitĂ©.

Michetonneuse

Une « michto », c’est une fille qui sort avec un garçon dans le but d’avoir de l’argent ou des cadeaux. On en entend souvent parler, sans forcĂ©ment en connaĂźtre, et pour cause : c’est finalement assez rare. Une fille qui « michetonne », ce n’est pas une fille qui vole ou rackette : sinon c’est une voleuse ou une arnaqueuse. Dans le cas des michetonneuses, les hommes sont au courant que les femmes demandent de l’argent et sont d’accord pour payer. On entend d’ailleurs bien souvent des garçons ou des filles dire que c’est forcĂ©ment au mec d’inviter pour un rendez-vous au cinĂ© ou au resto : si c’est vraiment le cas, les michetonneuses font exactement ce qu’on leur demande, c’est-Ă -dire qu’elles se font inviter par les hommes.

Une sociĂ©tĂ© Ă©galitaire n’inciterait plus les hommes Ă  inviter les femmes systĂ©matiquement pour pouvoir prouver leur valeur. Vouloir une sociĂ©tĂ© Ă©galitaire, c’est ne plus lĂ©gitimer le fait que les femmes aient besoin des hommes pour des raisons financiĂšres et matĂ©rielles. C’est aussi considĂ©rer que ce n’est pas la honte pour un homme de ne pas payer au resto, et qu’une femme qui insiste pour inviter un homme quelque part n’est pas « castratrice ». C’est donner la libertĂ© aux gens d’agir comme ils·elles le veulent.

Misogynoire

La misogynoire dĂ©signe la misogynie dirigĂ©e spĂ©cifiquement contre les femmes noires. C’est donc une discrimination dans laquelle le fait d’ĂȘtre femme et d’ĂȘtre noire jouent un rĂŽle concomittant. Ce concept a Ă©tĂ© inventĂ© par Moya Bailey en 2013.

Mythe

Explication trĂšs ancrĂ©e dans les esprits, mais qui ne se base sur aucune rĂ©alitĂ© fondĂ©e. On peut aussi parler d’intox ou d’idĂ©e reçue, sur laquelle s’appuient certain·e·s pour expliquer de nombreuses choses sans les remettre en question. De plus, le mythe se prĂ©sente comme Ă©ternel et universel, alors qu’il a Ă©tĂ© crĂ©Ă© dans un contexte particulier et est donc le reflet et le produit de ce contexte. On peut par exemple parler du mythe de l’instinct maternel : les femmes doivent avoir des enfants et s’occuperont mieux d’eux car cela serait dans leur nature. Ce n’est pas vrai, le fait d’avoir un enfant ou non relĂšve d’un choix, et le fait d’ĂȘtre une femme ne signifie pas que l’on saura naturellement s’occuper de son enfant, ou qu’on en sera plus proche qu’un parent masculin. Il existe Ă©galement d’autres mythes qui ont Ă©tĂ© construits sur les femmes et qui sont parfois tenaces : le mythe de la femme nymphomane par exemple, qui ne renvoie Ă  aucune rĂ©alitĂ© objective!

MĂ©genrer

MĂ©genrer quelqu’un·e, c’est lui attribuer une mauvaise identitĂ© de genre : dire “il” et parler au masculin Ă  une femme ou inversement par exemple. Cela peut-ĂȘtre fait volontairement ou nonen lui demandant ou en prĂȘtant garde Ă  la façon dont elle se genre. Les personnes qui ne s’identifient pas Ă  leur assignation sexuelle (personnes trans, non-binaires, genderfluid 
) subissent souvent ces micro-agressions, c’est pour cela qu’il est important de faire attention, pour qu’elles puissent se sentir Ă  l’aise.

MĂ©moire traumatique

La mĂ©moire traumatique est une consĂ©quence d’une expĂ©rience de violence qui se manifeste par des flash-backs, des hallucinations sensorielles, des cauchemars, et qui font revivre ce traumatisme et provoquent chez la victime les mĂȘmes rĂ©actions que celles vĂ©cues au moment des faits. Comme si le traumatisme vĂ©cu continuait de hanter la personne qui l’a subi et pouvait ressurgir Ă  chaque instant. Elle est particuliĂšrement frĂ©quente chez les personnes qui ont vĂ©cu des expĂ©riences de violences (sexuelles ou non), de maltraitance dans l’enfance et d’actes de barbarie et de tortures. Cela peut s’avĂ©rer extrĂȘmement handicapant et difficile Ă  calmer, d’oĂč l’importance de consulter des professionne·le·s si cela nous touche. Si tu te sens concerné·e, tu peux en discuter sur notre tchat, et si tu veux davantage d’informations il y a le site de l’association MĂ©moire Traumatique et Victimologie.