Lettre H

Happyslapping

Le happyslapping, que l’on peut traduire par “vidĂ©olynchage”, c’est le fait de filmer une scĂšne de violence, qu’il s’agisse d’insultes, d’agressions physiques ou sexuelles, puis de la diffuser sur les rĂ©seaux sociaux. Ce type d’acte est pratiquĂ© dans le but d’humilier quelqu’un et ainsi d’assurer sa domination : souvent ce sera des hommes sur d’autres hommes considĂ©rĂ©s comme plus faibles ou ne correspondant pas aux standards de virilitĂ©. Parfois la peur d’ĂȘtre associĂ© Ă  ces garçons plus “faibles” peut pousser des jeunes Ă  participer Ă  ces actes. LĂ©galement, les agresseurs, les personnes qui les filment, mais Ă©galement les personnes qui diffusent la vidĂ©o, sont tou·te·s coupables et condamnables puisqu’ils et elles sont tout autant complices et responsables de la violence qui est en train de se produire.

Si tu es tĂ©moin de ce genre d’acte, tu peux prĂ©venir la police ou appeler de l’aide, sans te mettre en danger en intervenant directement, par exemple.

HarcĂšlement (de rue)

Le harcĂšlement, c’est quand on insulte, on se moque, on agit mĂ©chamment de maniĂšre rĂ©pĂ©tĂ©e envers quelqu’un. Le harcĂšlement peut arriver Ă  l’école, au travail, dans la rue, Ă  la maison. Quand on harcĂšle, on cherche Ă  dĂ©truire la personne psychologiquement. C’est malheureusement assez frĂ©quent, et les victimes ne sont pas toujours bien Ă©coutĂ©es, ni prises en charge.

Il est interdit de harceler quelqu’un. En aucun cas, la victime n’est coupable : personne ne cherche Ă  ĂȘtre harcelé·e. Quel que soit le prĂ©texte du harcĂšlement, la personne qui fait quelque chose de mal, c’est l’agresseur, pas la victime !

HarcĂšlement (de rue) : Le harcĂšlement de rue touche plutĂŽt les femmes. C’est le fait d’ĂȘtre interpelé·e, sifflé·e, d’avoir des remarques sur son physique, sa tenue, son orientation sexuelle
 Le harcĂšlement, par dĂ©finition, ce sont des agressions rĂ©pĂ©tĂ©es d’une personne sur une autre. Mais ĂȘtre une femme dans la rue, c’est souvent se prendre continuellement des remarques de la part de diffĂ©rentes personnes. C’est aussi du harcĂšlement. Quelqu’un qui siffle une femme une seule fois n’aura pas forcĂ©ment l’impression de harceler ; mais les femmes subissent beaucoup de remarques de la part d’inconnu·e·s Ă  qui elles n’ont rien demandĂ©.

Une chose Ă  retenir : personne ne cherche Ă  ĂȘtre harcelé·e. On parle souvent de la question de l’habillement des femmes pour justifier le harcĂšlement. Mais les femmes ne s’habillent pas pour ĂȘtre harcelĂ©es ni mĂȘme abordĂ©es ! On choisit une tenue pour se sentir beau ou belle, parce qu’il fait froid ou chaud, parce qu’on a envie d’affirmer des idĂ©es, pour plaire Ă  quelqu’un, pour aller travailler
 Jamais pour que les gens fassent des remarques qu’on a pas sollicitĂ©es.

Par ailleurs, se faire siffler c’est le plus souvent trĂšs dĂ©sagrĂ©able. MĂȘme si certains ont l’impression d’ĂȘtre charmants ou drĂŽles, la personne qui est sifflĂ©e ne se sentira pas en sĂ©curitĂ©. Pareil lorsqu’on est abordé·e par quelqu’un qu’on ne connaĂźt pas. On ne connaĂźt pas les intentions de l’autre, on ne sait pas s’il est gentil ou pas. La moindre des choses, c’est de laisser les gens tranquilles dans la rue. Pour en savoir plus, voir le blog Projet Crocodiles, qui raconte en BD des histoires de harcĂšlement de rue et qui donne des conseils pour rĂ©agir.

Hétérosexuel

On est hĂ©tĂ©rosexuel·le quand on se sent attiré·e par des personnes de l’autre genre. C’est une femme qui aime un homme, et inversement. Certain·e·s disent que c’est l’orientation sexuelle « normale ». Non, c’est une orientation sexuelle parmi d’autres. C’est celle qui est, de loin, la plus reprĂ©sentĂ©e et acceptĂ©e.

Homophobie

C’est le fait de harceler / violenter / ne pas accepter les personnes homosexuelles. Les personnes homosexuelles sont souvent harcelĂ©es, parce que beaucoup ne comprennent pas que l’on puisse aimer quelqu’un du mĂȘme genre que soi.

On a longtemps considĂ©rĂ© que l’homosexualitĂ© Ă©tait une maladie qu’on devait soigner. Les homosexuel·le·s Ă©taient interné·e·s dans des asiles psychiatriques, forcĂ©s par la loi de subir des traitements inhumains, parfois tué·e·s. L’homosexualitĂ© n’est pas du tout une maladie mentale, ni une dĂ©viance ; c’est une orientation sexuelle naturelle, contre laquelle on ne peut rien. On ne choisit pas qui on aime et le type de personne qu’on aime. Le mieux est de faire preuve de tolĂ©rance et de laisser les gens vivre leur vie : personne n’a le droit de juger la vie sexuelle et amoureuse des autres.

La loi s’est mise Ă  la page puisqu’en France discriminer quelqu’un Ă  cause de son orientation sexuelle, notamment son homosexualitĂ©, est interdit par la loi (de peines allant de 5 ans de prison et de 75 000 euros d’amende). Les personnes qui sont discriminĂ©es peuvent porter plainte, seules ou avec l’aide d’associations, comme SOS Homophobie, qui lutte pour dĂ©fendre les droits humains de personnes LGBTQIAP+.

Homosexualité

On est homosexuel·le quand on se sent attiré·e par des personnes du mĂȘme genre que soi. Tout comme les autres orientations sexuelles, on a le droit d’ĂȘtre attiré·e par qui on veut, et ce n’est discutable par personne.

Les personnes homosexuelles ont dĂ» se battre pour gagner leurs droits et pour obtenir de la visibilitĂ©. Jusqu’en 1992 en France, l’homosexualitĂ© Ă©tait considĂ©rĂ©e comme une « maladie mentale ». Au XXĂšme siĂšcle encore, on essayait de « soigner » les personnes homosexuelles, notamment par la castration chimique. On sait aujourd’hui que cela n’apporte rien, Ă  part de la souffrance chez les personnes concernĂ©es, qui ne choisissent pas leur orientation sexuelle.

Humour

Quand on fait rire, on a tout le monde de son cĂŽtĂ©. Les blagues permettent aussi de faire passer des idĂ©es, de s’excuser, d’annoncer quelque chose
 L’humour est un super outil et une trĂšs belle qualitĂ© ! C’est une maniĂšre de dĂ©noncer des choses, de faire rĂ©flĂ©chir les gens.

Mais le rire peut aussi, Ă  l’inverse, ĂȘtre utilisĂ© pour faire du mal. Tout comme l’humour rĂ©unit les personnes opprimĂ©es, il rĂ©unit aussi les racistes, les homophobes, les machos. On remarque ainsi que beaucoup de blagues sont faites sur les personnes les plus discriminĂ©es dans la sociĂ©tĂ© : les femmes, les homosexuel·le·s, les gens racisé·e·s, les pauvres, les handicapé·e·s
 Ces blagues renforcent les oppressions quand ce sont des gens qui ne subissent pas ces discriminations qui les font.

Le fait de rire des stĂ©rĂ©otypes, de la part de gens non concerné·e·s, renforcent ces stĂ©rĂ©otypes et donc l’oppression. C’est pourquoi il est important de comprendre que l’humour n’est pas forcĂ©ment un signe de progrĂšs social : on peut aussi bien s’en servir pour exercer une oppression que pour s’en libĂ©rer.

Hymen

L’hymen est une membrane situĂ©e Ă  l’entrĂ©e du vagin, et perforĂ©e par un ou plusieurs orifices laissant s’échapper le sang lors des rĂšgles. Il n’existe pas un hymen universel, certains hymens sont perforĂ©s de plusieurs trous, d’autres personnes assignĂ©es femmes naissent encore sans hymen.

Un mythe fait de l’hymen le symbole de la virginitĂ©, puisqu’il serait “dĂ©chirĂ©â€ lors de la premiĂšre relation sexuelle (sous entendue avec pĂ©nĂ©tration par un pĂ©nis). En rĂ©alitĂ© l’orifice peut ĂȘtre plus ou moins ouvert naturellement, et peut s’écarter par l’insertion d’un tampon, d’une coupe menstruelle, d’un sextoy ou encore lors de pratiques sportives. Ainsi, il est tout Ă  fait normal que certaines femmes ne saignent pas, ou qu’elles ne sentent pas de douleur lors de la premiĂšre pĂ©nĂ©tration puisque le pĂ©nis ne dĂ©chire rien du tout, il l’écarte seulement. Ainsi on garde notre hymen toute notre vie!

Il n’est en aucun cas symbole de virginitĂ©, et son contrĂŽle relĂšve de pratiques sexistes (ex: vĂ©rifier qu’une femme est bien vierge en examinant son hymen) visant Ă  nier la sexualitĂ© fĂ©minine.

Hystérie

L’hystĂ©rie est une maladie mentale dĂ©crite par les psychiatres et les psychologues des siĂšcles prĂ©cĂ©dents. L’hystĂ©rie vient du mot « utĂ©rus » en grec. Il y a trĂšs longtemps, on croyait que l’utĂ©rus des femmes se promenait librement dans leur corps, ce qui donnait lieu Ă  un Ă©tat instable de leur part. En rĂ©alitĂ©, c’est parce qu’on connaissait trĂšs mal la sexualitĂ© des femmes et que cela faisait peur aux hommes !

Ce terme n’existe plus en mĂ©decine. En revanche, on l’emploie beaucoup le terme Ă  tort et Ă  travers pour parler des femmes qui sont en colĂšre, qui ne pensent pas comme les autres ou qui s’expriment publiquement. Le but est clairement de rendre leur parole peu crĂ©dible, de faire semblant qu’elles sont malades pour ne pas avoir Ă  les Ă©couter. Dire d’une femme qu’elle est « hystĂ©rique », c’est donc sexiste et trĂšs irrespectueux. Les femmes ont le droit d’ĂȘtre en colĂšre, de dire haut et fort ce qu’elles pensent, au mĂȘme titre qu’un homme.