Lettre G
G.H.B
Le G.H.B, de son petit nom « acide gammahydroxybutyrique », est une drogue sĂ©dative et amnĂ©siante, ce qui veut dire quâelle fait perdre de la vigilance et quâelle a pour consĂ©quence dâeffacer les souvenirs. On sâen sert traditionnellement dans le monde mĂ©dical, pour anesthĂ©sier ou traiter certains troubles du sommeil. Cette drogue est aussi appelĂ©e parfois « drogue du violeur ». Elle est transparente et sans odeur, ce qui fait que mĂ©langĂ©e Ă une boisson, elle est indĂ©tectable. Certaines personnes en versent dans les verres dâautres personnes Ă leur insu durant des soirĂ©es pour pouvoir abuser dâelles. Câest bien sĂ»r absolument interdit et trĂšs grave. On dit souvent aux filles de se protĂ©ger, de faire attention Ă ce qui peut ĂȘtre versĂ© dans leur verre, mais il est aussi important de faire remarquer quâelles ne sont pas coupables : on ne peut pas passer toutes ses soirĂ©es Ă vĂ©rifier quâil nây a pas de violeur dans les parages. Il est important dâĂ©duquer les gens Ă respecter le consentement des autres et Ă ne pas agresser.
On peut prĂ©ciser quâun viol commis aprĂšs utilisation de GHB est un viol aggravĂ©, câest-Ă -dire que le coupable risque plus. Idem pour les viols commis alors que lâun·e ou lâautre des personnes a bu de lâalcool ou consommĂ© des drogues.
Gay
On parle de « gay » pour dĂ©signer les homosexuel·le·s, plutĂŽt les hommes homosexuels. Ce terme est souvent utilisĂ© – Ă tord – comme une insulte homophobe.
Genre
Le genre est un concept sociologique, et non pas une thĂ©orie. Câest un mot qui fait encore beaucoup dĂ©bat. Le sexe, câest lâaspect biologique, qui diffĂ©rencie le mĂąle et la femelle, gĂ©nĂ©ralement en fonction de la capacitĂ© dâenfanter ou pas. Le genre, câest le sexe social. Câest tout ce qui fait quâon est homme, femme, – ou autre – dans la sociĂ©tĂ©, au-delĂ de ses organes gĂ©nitaux. Les Ă©tudes de genre analysent le fait quâon prĂȘte aux personnes des qualitĂ©s prĂ©existantes : douceur, patience, cĂŽtĂ© maternel, talent pour les tĂąches mĂ©nagĂšres, faiblesse, bavardages, etc. pour les femmes, force, autoritĂ©, violence, fort caractĂšre, prise de dĂ©cision, incapacitĂ© Ă faire la cuisine, etc. pour les hommes.
Le concept de genre vise Ă montrer que toutes ces qualitĂ©s nâont rien de naturel, quâelles ont Ă©tĂ© apprises et quâon les reproduit par habitude et par tradition. Ce concept est aussi utilisĂ© pour montrer que les qualitĂ©s dites « masculines » sont toujours plus valorisĂ©es dans la sociĂ©tĂ© que les qualitĂ©s dites « fĂ©minines », ce qui fait que les hommes sont considĂ©rĂ©s comme supĂ©rieurs aux femmes.
Enfin, le terme quâon entend beaucoup de « thĂ©orie du genre » est utilisĂ© pour critiquer ce concept. Une thĂ©orie est par dĂ©finition rĂ©futable, ce qui veut dire quâon peut prouver quâelle nâexiste pas, alors que le genre est parfaitement dĂ©montrable, et dĂ©montrĂ© !
Illustration de Claire Cordel
Grossesse
La grossesse est un moment qui peut ĂȘtre vĂ©cu de maniĂšre complĂštement diffĂ©rente selon les personnes : certaines vivront trĂšs bien leur grossesse, dâautres seront trĂšs tristes, dâautres se sentiront mal, dâautres seront extrĂȘmement heureuses⊠Il nây a pas de rĂšgle lĂ non plus !
La grossesse peut-ĂȘtre un moment difficile car beaucoup de gens se permettent de donner leur avis aux personnes enceintes et dâinvestir leur intimitĂ©, en jugeant la façon dont les personnes souhaitent accoucher, si elles veulent allaiter ou pas, si elles veulent connaĂźtre le sexe de lâenfant, ou en leur touchant le ventre sans leur demander leur avis. Câest parfois trĂšs difficile Ă vivre. Il est bien de sâintĂ©resser Ă la grossesse, de demander si tout va bien, si le couple ou la personne enceinte a besoin dâaide ; mais il est trĂšs pĂ©nible de voir ses choix critiquĂ©s en permanence. Le tout est de comprendre quâune personne enceinte reste un individu Ă part entiĂšre, que câest sa responsabilitĂ© et quâelle a le droit de vivre sa grossesse comme elle lâentend !
Grossophobie
La grossophobie, câest le fait de discriminer les personnes grosses. Câest quand on considĂšre quâil faut ĂȘtre cruel·le avec elles parce quâelles « ne font pas dâefforts », que sâils·elles sont comme ça, câest parce quâils·elles « mangent tout le temps », quâils·elles pourraient « faire plus de sport ».
On peut ĂȘtre gros·se pour plein de raisons, et pas uniquement en raison de ce quâon mange ou de lâexercice physique quâon fait. La sociĂ©tĂ© est trĂšs sĂ©vĂšre concernant les personnes grosses. Dans les magazines, les pubs, les films, les sĂ©ries⊠on ne montre que des personnes minces, alors que ce nâest pas du tout le reflet de la sociĂ©tĂ© ! Quand on montre des gros·ses, câest pour sâen moquer, en faire des personnages faibles/mĂ©chants/dĂ©valorisĂ©s, et surtout, qui nâont que le fait dâĂȘtre gros·se·s comme caractĂ©ristique. On considĂšre que les personnes grosses nâont pas de valeur, quâelles sont plus paresseuses, moins efficaces⊠Ce qui est complĂštement faux. Ce nâest pas quâune histoire dâinsultes : les personnes grosses ont plus de mal de trouver un emploi que les personnes minces, mĂȘme quand elles sont plus compĂ©tentes. Elles subissent aussi des jugements au sein des milieux mĂ©dicaux. Alors que beaucoup de personnes grosses sont en excellente santĂ©, sont trĂšs sportives et mangent Ă©quilibrĂ©. Ăa nâa parfois aucun rapport ! Il y a aussi des personnes grosses qui ont des troubles de comportement alimentaire, ou qui ont envie de manger beaucoup et qui en ont le droit. Ce qui est injuste et dĂ©gueulasse, câest de juger le corps des autres.
Chacun·e est comme il·elle est. On a le corps quâon a, et personne nâa le droit de le critiquer !