Lettre D
Dedipick
Dedipick est la contraction de âdĂ©dicaceâ et de âpictureâ (pic). Un·e internaute prend une photo dâelle ou de lui, ou dâune partie de son corps, en y inscrivant le pseudonyme de la personne qui lui a demandĂ©, et lui âoffreâ ou partage la photo sur internet.
Si tu as dĂ©jĂ envoyĂ© ce genre de photos et que lâon menace de les partager, sans ton accord, cela est illĂ©gal et tu nây es pour rien. Lâimportant câest que tu sois dâaccord pour faire et Ă©ventuellement partager ces photos, et que personne ne te mette la pression pour le faire. Tout le monde nâa pas le mĂȘme rapport Ă son corps, Ă sa sexualitĂ© ni au fait de prendre des photos et personne ne peut exiger une dedipick de quelquâun si elle ou il nâen a pas envie. De mĂȘme, ce nâest pas un manque dâamour ou de confiance de ne pas vouloir prendre de dedipick.
Dickpick
Une dick pic est littĂ©ralement une photo de son pĂ©nis. Cela peut ĂȘtre sollicitĂ© ou non par la personne qui la reçoit. GĂ©nĂ©ralement des hommes envoient des dickpick Ă des inconnu·e·s sur des rĂ©seaux sociaux, avec parfois des messages agressifs, ou des allusions sexuelles.
Ă partir du moment oĂč cela nâest pas consenti, cela apparaĂźt comme une forme dâexhibition et de harcĂšlement. En bref, dans un contexte oĂč les deux personnes sont consentantes, envoyer ce genre de photos nâest pas un problĂšme. Par contre si lâon ne sâest pas assurĂ© du consentement de lâautre, câest non.
Si tu reçois des photos non sollicitĂ©es sur les rĂ©seaux sociaux nâhĂ©site pas Ă bloquer les utilisateurs qui te les envoient, ou Ă signaler leurs comptes.
Voir : cybersexisme, cyberharcĂšlement, dedipick
Discrimination
La discrimination est un jugement Ă lâencontre dâune personne, basĂ© sur son sexe, son orientation sexuelle, sa religion, ses origines ⊠Ces jugements se manifestent par des actes, des traitements dĂ©favorables : Ă revenus Ă©gaux, on va prĂ©fĂ©rer louer son logement Ă un homme blanc quâĂ une femme musulmane par exemple. Les discriminations ont donc des consĂ©quences graves car elles renforcent les inĂ©galitĂ©s.
Tout ça, câest illĂ©gal et interdit par la loi. Cependant il est difficile dâarrĂȘter ces comportements car pour cela, il faut avant tout faire changer les mentalitĂ©s. En effet, les discriminations sont parfois inconscientes et liĂ©es aux stĂ©rĂ©otypes et aux idĂ©es reçues.
Enfin, il ne faut pas oublier que si ces actes sont le fait dâindividus, ils sont liĂ©s Ă des systĂšmes de domination (sexisme, racisme). Les associations se mobilisent pour les remettre en cause et pour tendre vers des sociĂ©tĂ©s plus Ă©galitaires
Illustration de Swindler & Swindler
Domination (masculine)
Dans (presque) toutes les sociétés, les hommes, quand ils sont blancs, hétérosexuels, plutÎt riches, pas handicapés, etc, ont le pouvoir. La société est organisée de sorte à ce que les choses soient comme ça, et le restent.
Plusieurs justifications apparaissent : on dit que « ça a toujours Ă©tĂ© comme ça », que câest « naturel ». Alors que pas du tout !
Lorsque lâĂ©cole est devenue obligatoire, dans les annĂ©es 1880, ĂȘtre maĂźtre dâĂ©cole Ă©tait une profession trĂšs respectĂ©e. Plus les femmes ont investi cette profession, plus ce mĂ©tier est devenu dĂ©valorisĂ©. Autre exemple : on se moque aujourdâhui dâun homme qui porte des chaussures Ă talons, alors quâĂ lâĂ©poque de Louis XIV, ce sont les hommes qui en portaient. Les talons les plus hauts Ă©taient le signe des rangs de la sociĂ©tĂ© les plus Ă©levĂ©s.
Invariablement, ce qui est masculin sera valorisĂ©, alors que ce qui est fĂ©minin sera dĂ©valorisĂ©. Et il nây a pas que les femmes qui en subissent les consĂ©quences : si un garçon fait une occupation « de fille », sâil a envie dâexprimer ses Ă©motions, de faire un mĂ©tier « fĂ©minin », ça sera assez dur pour lui. Voir aussi : patriarcat.
Illustration de Swindler & Swindler
Drague
La drague, câest tous les moyens que lâon met en place pour que quelquâun quâon aime ou qui nous plait ressente la mĂȘme chose. Les garçons comme les filles ont le droit de draguer, il nây a aucun mal à ça. Les filles ont aussi le droit de montrer aux autres quâelles leur plaisent ! Ăa nâen fait pas pour autant des « putes » ou des « salopes ». (voir slutshaming.) La drague est quelque chose de sympa, dâagrĂ©able et de marrant. Mais il est trĂšs important de respecter les limites de lâautre.
Notre sociĂ©tĂ© encourage les hommes Ă faire le premier pas, Ă insister, à « conquĂ©rir » ; et les femmes Ă rĂ©sister, Ă attendre et Ă faire attendre. Du coup, les hommes insistent parfois un peu trop, en croyant que quand une femme dit « non », elle attend quâon redouble dâefforts pour la sĂ©duire. Alors quâen gĂ©nĂ©ral, quand une fille dit « non », elle pense vraiment « non » ! Le fait de penser les choses autrement et de donner Ă chacun·e le droit de sâexprimer comme il·elle le souhaite dans le jeu de sĂ©duction, ça profiterait Ă tout le monde ! Ne pas respecter les limites de lâautre, câest du harcelement.
DĂ©sir
Le dĂ©sir sexuel, quâon peut aussi appeler âlibidoâ est lâenvie de rĂ©aliser un acte sexuel, quel quâil soit, sans forcĂ©ment que cela aboutisse Ă un passage Ă lâacte. La manifestation du dĂ©sir peut sâexprimer de diffĂ©rentes façons, que ce soit psychologiquement ou physiquement. Le dĂ©sir constitue une forme dâexcitation sexuelle et peut ĂȘtre provoquĂ© ou accentuĂ© par des contacts physiques, des paroles, la lecture ou le visionnage dâactes sexuels (ou non). Ressentir du dĂ©sir est tout Ă fait normal, que ce soit chez les hommes ou chez les femmes, et ce Ă nâimporte quel Ăąge. On dit souvent que les hommes ont davantage de dĂ©sir sexuel que les femmes, en rĂ©alitĂ© cela relĂšve de stĂ©rĂ©otypes et de constructions sociales qui visent Ă rendre tabou le dĂ©sir sexuel des femmes. De plus, on peut ressentir du dĂ©sir envers des hommes ou des femmes, ou envers les deux, indĂ©pendamment de notre genre.