Lettre C
Cisgenre
Une personne cisgenre est une personne qui se reconnaĂźt dans le sexe quâon lui a assignĂ© Ă la naissance. Pour faire court, une personne ayant des organes sexuels « fĂ©minins » qui se reconnaĂźt femme est cisgenre. Une personne avec un pĂ©nis qui se sent homme est cisgenre. Câest ce qui est considĂ©rĂ© comme la norme.
Le truc, câest quâen rĂ©alitĂ© câest un peu plus compliquĂ© que ça. Il y a beaucoup de gens qui ne se reconnaissent pas dans le genre qui leur est assignĂ© Ă la naissance. Il y a des gens avec des pĂ©nis qui se sentent femme et des personnes avec des vagins qui se sentent homme : on dit quâils·elles sont transgenres. Il y a aussi des personnes qui ne se sentent ni hommes ni femmes (personnes agenres), et des gens qui se sentent les deux Ă la fois, selon les moments (personnes genderfluid). Il existe aussi dâautres possibilitĂ©s !
Quoi quâon en pense, lâidentitĂ© de genre des personnes est rĂ©elle. Câest quelque chose qui nâest pas discutable. Si quelquâun tâen parle, le moins que tu puisses faire est de le·la croire et de respecter son identitĂ©. Si tout le monde nâest pas au courant de lâidentitĂ© de genre de cette personne et quâelle ne souhaite pas en parler aux autres, ne le dis pas non plus : laisse-la lâannoncer comme elle lâentend.
Illustration de Swindler & Swindler
Clitoris
Le clitoris, câest un organe situĂ© au niveau de la vulve. Il comporte une partie externe, assez petite, et une partie interne, plus grande. Il permet aux femmes de prendre du plaisir lorsquâil est stimulĂ©. Il joue un grand rĂŽle dans lâorgasme.
Illustration de ManhĂŁ Ortyz
Coming out
On fait son coming out quand on annonce Ă son entourage son orientation sexuelle et/ou son identitĂ© de genre. Comme la sociĂ©tĂ© est hĂ©tĂ©ronormĂ©e (ça signifie que pour la majoritĂ© des gens, il est « normal » dâĂȘtre heterosexuel·le) et cisnormé·e (de la mĂȘme façon, ça serait « la norme » dâĂȘtre cisgenre), ce sont les personnes LGBTQIA+ qui font leur coming out. Voir aussi: outing/outer
Illustration de Swindler & Swindler
Complémentarité (des sexes)
On entend souvent dire que les femmes et les hommes sont « complĂ©mentaires ». On entend dire que quand on est une fille, on doit faire certaines activitĂ©s, adopter certains comportements, et que quand on est un garçon, on doit en adopter dâautres. Les comportements des filles et des garçons seraient donc figĂ©s, avec des rĂŽles bien prĂ©cis Ă respecter, dans le but que lâun et lâautre se complĂštent.
Cette idĂ©e enferme les femmes et les hommes dans des rĂŽles prĂ©Ă©tablis. On peut parfaitement avoir envie de se comporter comme les autres lâattendent, quâon soit femme ou homme ; câest un droit et câest respectable. Mais on a aussi le droit dâavoir envie de faire les activitĂ©s que lâon aime, de se comporter comme on en a envie, sans correspondre Ă lâĂ©tiquette « femme » ou « homme ». Et câest tout Ă fait respectable aussi !
En tous les cas, les activitĂ©s genrĂ©es (câest-Ă -dire, les activitĂ©s que lâon associe aux femmes et aux hommes) ne sont pas gĂ©nĂ©tiques. On ne naĂźt pas femme avec la capacitĂ© naturelle Ă sâoccuper dâun enfant ou Ă passer le balai. Et on ne naĂźt pas homme avec un talent indiscutable pour la mĂ©canique ou la boxe. Ce sont des choses qui sâapprennent, et qui sont encouragĂ©es, ou pas, par la sociĂ©tĂ©.
Illustration de Swindler & Swindler
Consentement
Consentir, câest pouvoir dire « oui » de maniĂšre totalement libre et en connaissance de cause.
ConcrÚtement, ça se passe comment ?
- Dire « oui » avec un couteau sous la gorge, ce nâest pas consentir.
- Dire « oui » alors que lâautre menace de te quitter, ce nâest pas consentir.
- Dire « oui » sans savoir Ă quoi on dit « oui », ce nâest pas consentir.
- Dire « oui » parce quâon a peur de perdre lâautre, ce nâest pas consentir.
- Quand on dort, on ne peut pas consentir.
- Quand on a trop bu ou pris trop de drogues, on ne peut pas consentir.
- Et si quelquâun nous fait trop peur pour que lâon puisse dire « non », alors on ne peut pas consentir non plus.
Illustrations de Swindler & Swindler et Claire Cordel
Construction sociale
Les comportements que lâon adopte Ă lâĂ©cole, avec nos parents, dans la rue, au travail⊠sont bien plus souvent des choses que lâon a apprises que des choses qui sont naturelles. Quand on est poli·e, quand on sâĂ©nerve, quand on vouvoie quelquâun, quand on sâexcuse⊠câest parce quâon vit en sociĂ©tĂ©, et que lâon apprend des codes, qui font quâon peut vivre ensemble. Les ĂȘtres humains ne sont pas tous nĂ©s avec ces mĂȘmes codes : ils dĂ©pendent de lĂ oĂč lâon vit, de notre milieu, de notre position sociale. Par exemple, la politesse prendra des formes diffĂ©rentes selon quâon se trouve en Chine ou au Mali. Et mĂȘme selon quâon se trouve en Bretagne ou en ArdĂšche !
Les comportements sociaux que lâon adopte quand on est une femme ou un homme, câest pareil ! Quand on naĂźt en Ă©tant identifiĂ©e comme une petite fille, on nous dira dâĂȘtre polie, dâĂȘtre sage, de jouer avec des poupĂ©es ou Ă la dĂźnette. Et si lâon vient au monde en Ă©tant identifiĂ© comme un petit garçon, on nous dira plutĂŽt de sâinscrire au foot ou au judo, quâil ne faut pas pleurer parce quâon nâest pas une fille, et quâil faut apprendre Ă ĂȘtre fort.
Ces choses que lâon apprend depuis toujours font que lâon croit que les filles « sont comme ci » et que les garçons « sont comme ça ». En fait, ce nâest pas quelque chose de naturel et qui ne change jamais : ce sont des choses que la sociĂ©tĂ© a construites. Ces rĂŽles peuvent donc changer, bouger, et tout le monde a le droit dâagir exactement comme il ou elle en a envie !
Contraception
La contraception est le moyen dâavoir des rapports sexuels sans avoir dâenfants.
En France, la pilule a Ă©tĂ© le premier contraceptif lĂ©galisĂ© en 1967 ! Depuis, la liste de contraceptifs disponibles sâest largement rallongĂ©e : prĂ©servatif masculin, prĂ©servatif fĂ©minin, stĂ©rilet, patch, spermicides et encore beaucoup dâautres. Si tu as envie de tous les connaĂźtre, on vous conseille : les vidĂ©os de Mady & Sophie Ă ce sujet.
La contraception a participĂ© Ă la libĂ©ration sexuelle, et notamment celle des femmes puisquâelles ont alors eu la possibilitĂ© de contrĂŽler leur corps et leur maternitĂ©. La lĂ©galisation et lâaccĂšs Ă la contraception ont donc fait parti des combats fĂ©ministes. Aujourdâhui, la pilule est devenue un des moyens les plus rĂ©pandues et certain·e·s militent pour la dĂ©mocratisation de la pilule masculine afin de rĂ©partir les responsabilitĂ©s et les risques pour la santĂ©.
Illustration de Swindler & Swindler
Culture du viol
Le viol est sĂ©vĂšrement puni par la loi. Pourtant, dans la sociĂ©tĂ©, on enseigne toujours aux filles et aux femmes quâil faut « faire attention » quand elles sortent, quâelles ne doivent pas sâĂ©tonner sâil leur « arrive quelque chose » quand elles sortent en robe ou en jupe. Comme si elles Ă©taient responsables, voire coupables sâil leur arrivait quelque chose.
On leur dit aussi que pour sĂ©duire les hommes, il faut avoir lâair distante, faire mine de ne pas avoir envie, faire monter la pression. On nâenseigne pas aux hommes quâil ne faut pas violer. On leur dit que pour ĂȘtre des sĂ©ducteurs, il faut ĂȘtre viril, il faut savoir se montrer insistants, quâil faut faire cĂ©der la fille. Ces Ă©lĂ©ments, on les retrouve partout : dans les films, dans les magazines fĂ©minins, dans la bouche des parents, Ă lâĂ©cole, partout.
La culture du viol, câest ce qui fait quâon ne comprend pas quâune femme qui dit « non » pense vraiment « non ». La culture du viol, câest ce qui fait quâon nâarrĂȘte pas de considĂ©rer les hommes comme des bĂȘtes, des ĂȘtres incapables de se contrĂŽler.
Les consĂ©quences sont nombreuses. Dâabord, ça crĂ©e des mythes autour du viol : on croit par exemple quâune femme habillĂ©e court et qui sort dans la rue risque dâĂȘtre battue et violĂ©e par un dĂ©linquant armĂ© dâun long couteau dans un parking Ă 3h du matin. En rĂ©alitĂ©, 80% des victimes connaissent leur agresseur : câest beaucoup plus souvent un ami, une connaissance, quelquâun avec qui on a dĂ©jĂ couchĂ©, un amoureux, un mari. Le viol, câest quand une des deux personnes nâĂ©tait pas dâaccord. Le problĂšme, câest que la culture du viol brouille les signaux : une femme qui a un peu bu croira que câest de sa faute si elle a fini par subir une relation sexuelle quâelle ne voulait pas. La personne qui a violĂ© nâaura mĂȘme peut-ĂȘtre pas conscience dâavoir commis un crime : il pensera que parce quâelle nâa pas dit non, elle a pensĂ© oui. La culture du viol, câest la porte ouverte au sexe non consenti. Ăa impacte tout le monde et câest important de le savoir.
Voir aussi : consentement.
Illustration de Swindler & Swindler
CyberharcĂšlement
Le cyberharcĂšlement, câest-Ă -dire le fait de harceler, menacer, insulter quelquâun sur internet, est trĂšs frĂ©quent. Les agresseurs, se croyant anonymes sur internet, en profitent pour « se lĂącher », parfois en trĂšs grand nombre, sur quelquâun. Les consĂ©quences sont graves, psychologiquement et parfois physiquement pour les victimes (perte de confiance en soi, dĂ©pression, suicideâŠ). Et dâailleurs, les agresseurs profitent de « lâeffet cockpit » (comme les pilotes dâavions militaires qui lĂąchaient des bombes pendant la guerre, sans voir les dĂ©gĂąts quâelles causaient) : ils ne sont pas directement tĂ©moins des effets sur les personnes.
La loi reconnaĂźt le cyberharcĂšlement comme quelque chose de grave : cette pratique est passible de 5 ans de prison et de 45 000 euros dâamende.
Si tu vis du cyberharcĂšlement, tu peux en parler sur le tchat, ou contacter les FĂ©ministes contre le cyberharcĂšlement !
Cybersexisme
Le cybersexisme, câest quand on dit ou montre des contenus sexistes sur Facebook, Twitter, Snapchat, par texto, par mail, etc. Câest par exemple le fait de critiquer le comportement sexuel dâune fille en le faisant savoir Ă tout le monde (voir aussi : slutshaming), de dire des prĂ©tendues vĂ©ritĂ©s toutes faites sur les filles et les garçons (voir aussi : complementaritĂ© des sexes, construction sociale), quand on se moque du physique dâune fille parce quâelle est « grosse » ou « moche » ou dâun garçon parce quâil ne risque pas de pĂ©cho. Le cybersexisme encourage lâidĂ©e que les hommes sont par nature supĂ©rieurs aux femmes. Voir aussi : cyberharcĂšlement.