“Certains ne mangent pas, et tombent malades. Ça n’est pas vivable. (…) Ça a forcément des répercussions physiques : il y a la fatigue, et certains développent des troubles alimentaires parce qu’ils ne mangent plus, ou au contraire, dès qu’ils ont de la nourriture, ils font de l’hyperphagie, car ils n’ont pas mangé pendant longtemps et n’ont plus la sensation de satiété. Ça a des conséquences absolument terribles sur notre santé physique et mentale. »
Miel, étudiante
Avoir le soutien financier de sa famille pour étudier tranquillement n’est pas une option pour tout le monde. Et quand on doit avoir l’esprit disponible pour apprendre, il n’est pas toujours facile de devoir jongler avec ses courses, son loyer et ses économies.
Apprendre à vivre seul·e
Pour étudier, on doit souvent partir loin de chez soi. Que cela soit au CROUS ou par ses propres moyens, cela demande d’apprendre à faire des choses et de réaliser des tâches que l’on n’avait pas forcément à faire auparavant : faire les courses, calculer ses comptes, payer des charges et des factures.
Pour réussir à vivre, il est fréquent que les étudiant-es prennent un petit boulot : d’après une étude de l’OVE, 40% exercent une activité rémunérée à côté de leur parcours universitaire. Pour 5,3% des étudiant-es, cette activité s’élève à 30h par semaine, c’est très loin d’être anodin ! L’impact sur la réussite scolaire, le bien-être, la fatigue peut être très fort. Les missions locales, qui accompagnent spécifiquement les jeunes de 18 à 25 ans, peuvent apporter une aide adaptée dans ces situations. Elles sont organisées par ville, on peut se rendre sur le site de sa mairie pour savoir où se trouve celle à laquelle on est rattaché·e.
Compenser les difficultés
Il arrive que certaines personnes profitent de ces difficultés pour demander à des étudiant-es de faire des choses qu’elles et ils ne feraient pas en temps normal. Par exemple, de faire leurs devoirs contre une rémunération, ou même de vendre des services sexuels (virtuels ou non) contre de l’argent.
Il n’y a rien de honteux à manquer d’argent, et tous·tes les étudiant·es devraient avoir le droit de vivre dignement pendant leurs études. Ces “échanges” contribuent à renforcer des dynamiques de pouvoir entre les étudiant·es, peuvent blesser et conduire à des comportements violents et sont susceptibles d’impacter la santé.
Ces impacts sont différents pour tout le monde. En cas de besoin de parler de son rapport à l’estime, de violences passées, notre tchat est à disposition. Il suffit de cliquer sur l’onglet “Je discute avec une professionnelle” pour y avoir accès.
Trouver de l’aide
Il existe de nombreuses solutions pour pallier la précarité étudiante. Épiceries solidaires, accès à certains droits, bourses ou aides financières, sont de précieuses ressources. Comme ces dispositifs ne sont pas connus de tous-tes, il ne faut pas hésiter à se rapprocher de services sociaux, dont la mission est d’étudier des situations et d’expliquer comment accéder à certaines aides.
Si ces difficultés deviennent pesantes et pour savoir par où commencer, il existe une ligne d’écoute dédiée aux étudiant-es : la CNAE, au 0800 737 800. Au bout du fil, des psychologues et des travailleuses sociales de l’équipe d’En avant toute(s), qui peuvent écouter et donner des pistes pour savoir vers qui se tourner. Nous sommes là ✊