Sexualité solo

#sexualité

La sexualitĂ© solo, c’est aussi ce qu’on appelle l’autosexualitĂ©. C’est la sexualitĂ© que tu as avec toi-mĂȘme. Ce n’est pas que la masturbation (le fait de se donner du plaisir en stimulant tes organes gĂ©nitaux), ça comprend aussi les caresses, les baisers, les massages, et tout un tas d’autres activitĂ©s que tu peux avoir avec toi mĂȘme pour te donner du plaisir, et te faire du bien.
On entend aussi parler d’autosexualitĂ© pour parler de l’orientation sexuelle qui consiste Ă  ĂȘtre attirĂ© sexuellement uniquement par soi-mĂȘme. Ici, on se concentre surtout sur la premiĂšre dĂ©finition, mais pour en savoir plus sur cette orientation sexuelle, tu peux consulter notre page “Comment connaĂźtre son orientation sexuelle ?”

Comment faire ?

C’est simple, tout le monde ! Que tu sois en couple ou non, quelle que soit ton identitĂ© de genre ou ton orientation sexuelle, que tu aies un, plusieurs, ou pas de handicaps, que tu sois fin·e ou gros·se, tout le monde peut se donner du plaisir !

Il y a beaucoup de prĂ©jugĂ©s sur la masturbation, qui montrent que la sexualitĂ© masculine et fĂ©minine ne sont pas du tout considĂ©rĂ©es de la mĂȘme maniĂšre. Par exemple, on attend des garçons adolescents qu’ils se masturbent, en regardant des films pornographiques. On considĂšre qu’ils ont forcĂ©ment des dĂ©sirs sexuels, et qu’ils savent les apprivoiser par la masturbation. Or, il y a des garçons qui ne ressentent pas forcĂ©ment le dĂ©sir de se masturber, ou peu souvent, ou qui n’arrivent pas Ă  se masturber. C’est tout Ă  fait courant ! Ce n’est pas parce qu’on est garçon qu’on a du dĂ©sir, et qu’on sait l’apprivoiser. Tout comme ce n’est pas parce qu’on est une fille qu’on n’a pas de dĂ©sir ou qu’on ne sait pas se faire du bien.

Du cĂŽtĂ© des filles, elles sont censĂ©es cacher leur sexualitĂ©. On imagine mal des filles qui parlent de masturbation entre elles. Et pourtant, les filles aussi peuvent prendre du plaisir toutes seules, et ça ne correspond pas forcĂ©ment aux clichĂ©s ! Quand on imagine une fille qui se masturbe, on pense qu’elle allume des bougies, qu’elle est sensuelle, qu’elle se pĂ©nĂštre forcĂ©ment (avec ses doigts ou avec des objets). Finalement, quand on imagine ça, on pense Ă  une scĂšne qui doit ĂȘtre excitante, plus d’un point de vue extĂ©rieur que pour la fille qui se masturbe. C’est parce qu’on pense souvent Ă  l’autosexualitĂ© fĂ©minine comme une moyen d’exciter les hommes, et pas comme un moyen pour les femmes de se faire du bien. Cela relĂšve du sexisme, et de l’idĂ©e que la sexualitĂ© des femmes n’a pas d’autre fin que le plaisir masculin. Pourtant, l’autosexualitĂ© d’une fille, c’est pour elle, et rien que pour elle. Pour qu’elle se fasse du bien, qu’elle dĂ©couvre et apprivoise son propre corps.

Si tu es en situation de handicap·s, tu as tout autant le droit de te faire bien que les personnes valides ! Il y a tout autant de maniĂšre de vivre ses handicaps, qu’il y a de personnes qui le vivent, et ce que tu ressens est tout Ă  fait lĂ©gitime ! Lorsque l’on est dans une situation de handicap (sachant que ces situations sont tout aussi variĂ©es que les personnes qui les vivent), il est possible d’avoir un rapport difficile avec son corps, que ce soit Ă  cause des multiples examens mĂ©dicaux, des violences mĂ©dicales, d’hypersensibilitĂ©s, de nombreuses cicatrices ou pour plein d’autres raisons. Mais tu peux tout Ă  fait explorer ton corps et ton esprit, pour nouer un rapport de plaisir avec eux, Ă  ton rythme, et selon les modalitĂ©s qui te conviennent si tu en as le dĂ©sir.

Si ta situation le requiert, tu peux avoir besoin d’amĂ©nagement pour mettre cela en place. N’hĂ©site pas Ă  venir nous en parler sur le tchat, nous pouvons te proposer des ressources.

On pense souvent que les personnes ayant un ou des handicap·s ne se masturbent pas, ou ne peuvent pas le faire. Il s’agit d’un prĂ©jugĂ© qui relĂšve du validisme. En effet, dans la sociĂ©tĂ©, on infantilise beaucoup les personnes ayant un ou des handicap·s, et on imagine qu’elles n’ont pas de sexualitĂ©. Alors qu’elles ont (tout comme les personnes valides) des dĂ©sirs sexuels, et qu’elles aiment aussi se donner du plaisir, tout comme elles peuvent ne pas avoir.

Est-ce que c'est grave ?

Non, ce n’est ni grave, ni sale, ni quoi que ce soit de mauvais. C’est mĂȘme trĂšs sain d’avoir un rapport de plaisir avec son propre corps. Cela aide Ă  mieux se connaĂźtre, Ă  mieux s’accepter, et aussi, simplement, Ă  se dĂ©tendre. Bien sĂ»r, ce n’est pas pour autant que c’est obligatoire ! C’est tout Ă  fait habituel et lĂ©gitime de ne pas en avoir envie, y compris pour les garçons.

Je ne ressens pas l'envie de me toucher ?

L’autosexualitĂ©, ça concerne tout le monde ! Pour autant, chacun·e a des envies diffĂ©rentes, et il est tout Ă  fait possible que tu ne ressentes pas ces envies. Dans ce cas, il est quand mĂȘme important de se demander pourquoi on n’en a pas envie. Est-ce que c’est parce que ça ne t’intĂ©resse simplement pas ? (ce qui est tout Ă  fait lĂ©gitime !) Ou est-ce que c’est parce que tu penses que c’est sale ou mauvais, et que tu as honte ?

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