Comment faire face à des violences en soirée ?

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#violence

“Il y avait un garçon, qui était un ami à moi, qui est venu m’embrasser une première fois. Je l’ai repoussé, il est revenu une deuxième fois, j’ai dit ‘non’. À un moment donné, j’étais un peu toute seule dans le salon, il m’a emmenée dans la chambre, je disais ‘non’ sur le trajet pour aller dans la chambre. Et il a fermé la porte à clé…”

Maria, 20 ans

Je suis victime violences sexistes et sexuelles en soirée

Si tu es victime, il est possible que tu ne saches pas comment réagir, comment dire non, et comment te sortir de là. Il est normal de te sentir seul·e, déconnecté·e et/ou d’avoir peur.

Il est très important que tu ne remettes pas en question ton statut de victime : ce n’est pas de ta faute, tu n’as rien fait pour que cela arrive, tu as subi des violences qui ne sont pas normales.

Comment réagir lorsque je vis des violences en direct ?

Voici quelques pistes pour t’aider à te sortir d’une situation de violence sexiste ou sexuelle :

  • Tu peux demander de l’aide autour de toi pour ne pas rester seul·e ;
  • Tu peux en parler directement à la personne concernée pour lui faire part de ton inconfort. Si elle est ni dans l’écoute ni dans la compréhension, il existe d’autres manières de réagir.
  • Tu peux en parler à des personnes de confiance dans la soirée : ami·es, camarades de promo, organisateurs ou organisatrices de la soirée, barmans ou barmaids, étudiant·es bénévoles chargé·es, référent·es formé·es aux violences sexistes et sexuelles, etc.
  • Si tu as l’impression d’avoir été exposé·e à une substance chimique, n’hésite pas à en parler dès que tu penses ressentir les premiers effets.

Tu as vécu une situation qui te rend mal à l’aise ?

Tu peux te rendre sur notre tchat pour te confier et demander des conseils à un ou une professionnel·le.

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Comment réagir lorsque j’ai vécu une violence sexiste ou sexuelle ?

Tu peux commencer par en parler à des personnes de confiance de ton entourage, des personnes de l’administration de ton établissement, etc.

Si tu sens que c’est trop dur de parler à des gens que tu connais, mais que tu souhaites tout de même être écouté·e et guidé·e par d’autres organismes, tu peux aussi faire appel :

  • Au tchat de notre site commentonsaime.fr ;
  • À des associations d’accompagnement des victimes afin de pouvoir bénéficier d’un suivi psychologique, médical, social ou juridique, ou bien d’une aide pour le dépôt de plainte ;
  • À des numéros de téléphone spécialisés :
    • 3919 : Solidarité Femmes – Violences femmes info,
    • 0 800 05 95 95 : permanence téléphonique Viols-Femmes-Informations,
    • 17 : la police,
    • 15 : le SAMU,
    • 114 : le numéro d’appel d’urgence pour les sourds et malentendants ;
  • À un·e psychologue ou psychothérapeute.

Tu peux également collecter des indices et des preuves de la violence que tu as subie : captures d’écran, photos, vidéos, enregistrement vocal, témoins…

Je suis témoin de VSS en soirée étudiante

Si tu es témoin d’une situation où tu perçois des violences sexistes et/ou sexuelles, il peut arriver que tu ne saches pas comment réagir :

  • Si je réagis directement, est-ce que l’on va m’agresser moi aussi ?
  • Si je ne réagis pas, suis-je fautif ou fautive de ce qui se passera par la suite ?
  • Si je réagis trop tard, que va-t-il se passer ?
  • Ce qui est entrain de se passer ne me regarde pas, je ne peux pas me permettre de réagir

Les premiers réflexes à avoir en soirée, avant même d’être témoin de violences sexistes et sexuelles :

  • Rester en groupe ;
  • Toujours se prévenir des changements de plan éventuels lors de la soirée ;
  • Toujours garder un œil sur les un·es et les autres ;
  • Ne pas laisser son verre sans surveillance ;
  • Prévoir un nom de code ou un signal en cas de difficultés rencontrées afin d’alerter le groupe d’ami·es.

Si tu es témoin direct·e d’une situation de violence sexiste et sexuelle, n’hésite pas à utiliser la méthode des 5D :

  • Distraire : tu peux faire semblant de connaître la victime ou la personne qui agresse, lui demander l’heure ou la direction, toute interaction qui serait en mesure de stopper la situation de violence.
  • Déléguer : tu peux demander de l’aide à une figure d’autorité (enseignant·e, gérant·e du bar, barman ou barmaid, videur ou videuse de boîte de nuit…), et si tu souhaites prévenir la police (17) ou utiliser le numéro d’appel d’urgence européen (112), assure-toi d’obtenir l’accord de la victime.
  • Documenter : tu peux tenter de renseigner un maximum d’indices en cas de témoignage, filmer la scène, en rassemblant le plus d’éléments possibles (date, lieu, heure, etc.), faire des enregistrements audio, des photos, etc. et les donner à la victime par la suite. Ce sera à elle de choisir quoi faire de ces preuves et il est important de respecter ce choix.
  • Diriger : tu peux donner un ordre à la personne qui agresse pour qu’elle stoppe les violences, et utiliser des mots directifs, clairs, nets et précis dans ta façon de s’exprimer à elle.
  • Dialoguer : tu peux faire comme si tu étais ami·e avec la victime, mais aussi la rassurer, lui proposer de l’aide, faire le point avec elle de la situation, éviter de la toucher car on ne sait pas comment la personne va réagir.

Pour plus de détails sur les différents dispositifs vers lesquels te tourner, n’hésite pas à lire notre article « Violences sexistes et sexuelles : où m’orienter ».

Lorsque la personne vient se confier d’elle-même, n’hésite pas à agir en toute bienveillance en tentant de la rassurer, la laisser parler, et t’assurer qu’elle est en sécurité : Est-ce qu’elle a déjà porté plainte ? Est-ce qu’elle est toujours en contact avec l’individu à l’origine des faits ?

Attention, en tant que témoin, tu peux parfois ne pas être formé·e au sujet des violences sexistes et sexuelles.

Pour cette raison, il est très important de pouvoir orienter la victime vers des ressources internes à l’université ou à l’entreprise dans laquelle la victime travaille ; ou bien externes comme le tchat de notre site commentonsaime.fr !

Tu peux aussi aider la victime à porter plainte, sans la forcer ni lui mettre la pression, car cette situation est compliquée et peut être difficile à vivre :

  • Si la personne veut porter plainte, elle peut le faire en ligne sur le site de la police nationale ;
  • Si la personne ne souhaite pas porter plainte, tu peux l’orienter vers des ressources (son entourage en fonction des personnes qui sont au courant ou qui pourraient être mises au courant, mais ne surtout pas la laisser toute seule.

Mélanie Coltel, Nabintou Mendy et Louise Delavier

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