“Il a commencé à faire des entretiens individuels pour parler de notre projet professionnel. Bizarrement, alors qu’il octroyait quelques minutes par élève, certaines filles et moi sommes restées près de 15 ou 20 minutes avec lui.
La conversation est restée professionnelle mais elle a un peu bifurqué sur les photos de profil de nos réseaux sociaux. Il m’a dit que les directeurs de master risquaient de les regarder, chose avec laquelle je suis d’accord, mais qu’il y en aurait certainement qui me trouveraient très jolie dessus.
Il faisait des sous-entendus à répétition que ce soit sur mon physique, ou sur ma vie sentimentale.”
Une relation pas comme les autres
Le savoir, le charisme… il est normal d’être sensible à ces qualités. Rien d’étonnant, quand on est étudiant·e, de projeter chez la personne qui nous fait observer la subtilité des mathématiques ou la profondeur d’une poésie des idées voire des fantasmes. L’admirer, rechercher son approbation, souhaiter qu’il ou elle nous remarque : cela n’a rien de surprenant ! Car le prof est en position d’autorité : c’est elle, c’est lui qui nous note…
Même entre adultes, le prof est responsable !
Les profs sont bien conscient·es de ça. Bien sûr, il est tout à fait normal, comme dans chaque relation humaine, que des liens spéciaux se créent entre prof et élève. Mais cela devient plus compliqué quand une relation plus intime commence à émerger.
Car l’amour suppose une relation d’égalité. Et, même à âge similaire, même à intelligence équivalente, prof et élève ne sont pas à égalité. On peut tomber amoureux, cela arrive : mais il faut garder en tête cette dimension d’asymétrie et être prêt·e à en prendre conscience et à la travailler pour créer une relation saine. Lorsqu’un·e prof nous met mal à l’aise, il est tout à fait légitime, et même souhaitable d’en parler. Vraiment ! Même quand on a un peu honte parce qu’on a rêvé de cette marque d’attention, même quand on culpabilise parce qu’on a été soi-même dans la séduction. Le prof est responsable de sa conduite envers les étudiant·es, cela fait partie de ses prérogatives et de l’éthique de son métier.
En cas de besoin, il est possible de se confier et de faire le point sur la ligne d’écoute de la CNAE, gérée par En avant toute(s), au 0800 737 800. Au bout du fil, des écoutantes psychologues et assistantes sociales formées à l’écoute et aux spécificités des violences de genre. Ce n’est en rien obligatoire, mais si l’étudiant·e en fait la demande, elles peuvent remonter un signalement pour que l’université agisse. Et c’est possible même en restant anonyme.
Et pour se confier plutôt par écrit, notre tchat est toujours à disposition en cliquant sur l’onglet “Je discute avec une professionnelle”.