Lorsquâon entend parler de pornographie, câest souvent de maniĂšre peu positive. Ce serait rĂ©servĂ© aux garçons et forcĂ©ment dĂ©gradant pour les filles. Et une fille qui regarde du porno, ce serait bizarre.
Est-ce que câest normal de regarder du porno ?
Bien sĂ»r ! Regarder des films, des images ou lire des Ă©crits pornographiques nâa rien de âsaleâ. On peut en regarder aussi bien par curiositĂ© quâavec lâobjectif de se masturber, et on peut aussi se masturber sans porno. Il est tout Ă fait normal de regarder des films pornographiques, que lâon soit une fille ou un garçon, seul·e ou avec un, une ou des partenaires consentant·e·s. Ce nâest pas une obligation de regarder du porno, ni mĂȘme dâen avoir envie, et il est important que les personnes qui peuvent te le proposer le comprennent. Forcer quelquâun Ă regarder un contenu pronographique, comme nâimporte quelle pratique sexuelle, câest une violence, et câest interdit par la loi.
On entend beaucoup de critiques sur le porno : il serait toujours trĂšs stĂ©rĂ©otypĂ© et dĂ©gradant pour les femmes. Il est vrai que comme nâimporte quelle fiction, le porno utilise et vĂ©hicule des stĂ©rĂ©otypes, autant dans lâĂ©criture du scĂ©nario que dans le jeu des comĂ©dien·ne·s. Et comme dans nâimporte quel film, ce quâil reprĂ©sente nâest pas un reflet exact de la rĂ©alitĂ©, mais une version exagĂ©rĂ©e et mise en scĂšne. Pas exemple, il est trĂšs frĂ©quent de ne pas voir de prĂ©servatif dans les films porno, ce qui contribue Ă donner lâidĂ©e que lâon peut sâen passer car ça âcasseraitâ lâambiance du moment. Pourtant, le prĂ©servatif est capital, il est (avec la digue) le seul moyen de se protĂ©ger de toutes les IST. On peut parfaitement intĂ©grer ce moment aux actes sexuels, avec sensualitĂ©, ou humour par exemple.
Aujourdâhui, les films pronographiques sont en large majoritĂ© crĂ©Ă©s par et pour les hommes. Les fantasmes qui y sont montrĂ©s sont ceux qui valorisent les hommes, et les prĂ©sentent dans des situations de pouvoir. Les films sâappuient donc sur des stĂ©rĂ©otypes sexistes (comme les catĂ©gories âsoumission fĂ©minineâ, ou âgang bangâ), mais aussi racistes et lgbtphobe (comme lâhypersexualisation des relations âlesbiennesâ ayant pour objectif lâexcitation masculine par exemple). Câest important dâĂȘtre critique lorsquâon les visionne ! De plus, beaucoup de catĂ©gories porno sâapparentent Ă des pratiques qui sont violentes et interdites, comme les rapports sexuels au sein de la famille (câest de lâinceste), ou les mises en scĂšne de viols. MĂȘme si les fantasmes peuvent dĂ©passer les injonctions sociales, câest essentiel de ne pas banaliser ces actes, ni de les reproduire dans la vie !
Que regarder ?
Aujourdâhui, il existe des pornos quâon dit fĂ©ministes, en opposition au porno plus classique, le porno mainstream. Ce sont des films (mais aussi des audios, des images, etcâŠ) qui sâattachent Ă montrer des corps plus diversifiĂ©s, Ă prendre en compte le plaisir fĂ©minin dans les scĂ©narios, et Ă produire dans des conditions Ă©thiques : en respectant le consentement des comĂ©dien·ne·s, et en les payant de maniĂšre Ă©galitaire.
Et ce nâest pas rĂ©servĂ© quâaux filles ! Ces porno sâadressent aussi aux garçons. La plus grande partie de cette offre est payante, notamment parce quâelle est produite dans des conditions Ă©thiques afin dâassurer des conditions de travail et une rĂ©munĂ©ration correctes aux personnes impliquĂ©es. Tu peux trouver dans cet article de madmoiZelle un certain nombre de ressources. CĂŽtĂ© gratuit, on peut aussi trouver dâautres supports. Il existe par exemple des supports audio comme le projet Voxxx, ou le podcast QUD sur soundcloud ou sur ctrlx.
Il existe également des supports visuels comme le compte instagram @romixalizee, ou le site internet de la photographe Goodyn Green